Par le passé, la protection de l’environnement a
souvent été perçue comme un luxe ou un enjeu de type esthétique.
Certains défenseurs de l’environnement ont même véhiculé un
message misanthrope : ils fondaient leur engagement sur la
pureté ou la beauté de la nature, par opposition aux vicissitudes
des sociétés humaines.
Mais aujourd’hui, le développement de l’économie
planétaire sollicite si fortement l’environnement que la question
environnementale est devenue une question économique. Surconsommer
et détruire les ressources naturelles compromet en effet de plus en
plus directement le bien-être: réchauffement climatique,
destruction des sols, destruction de certains écosystèmes,
pollution et épuisement des énergies non renouvelables sapent peu
à peu la qualité de vie et les bases de notre système économique.
Les effets sur ce dernier se manifestent d’ailleurs de manière
toujours plus nette : augmentation du prix de l’énergie et
des matières premières, augmentation des primes d’assurances,
etc.
A y regarder de plus près, la question
environnementale a un impact très important sur l’accès et la
distribution du bien-être au sein de la population. D’une part
parce que la qualité de vie des plus démunis dépend largement du
niveau général de bien-être de la société dans laquelle ils
vivent. D’autre part parce que ce sont les couches sociales défavorisées
qui sont le plus touchées par la dégradation des conditions
environnementales, ne serait-ce que parce qu’elles n’ont pas les
moyens financiers d’y échapper. Il suffit par exemple de penser
au locataire livré sans défense à la hausse de ses frais de
chauffage, au réfugié du climat ou simplement aux bronches irritées
de l’habitant d’une grande ville. Inversement, on comprend aisément
que celui qui peut se rendre tous les week-end dans son chalet ne
subira pas ces nuisances. La question environnementale n’est donc
pas uniquement économique, elle est aussi, et même avant tout,
sociale.
Pour une écologie sociale
Progressivement, les sociétés humaines arrivent
à un carrefour de convergence entre les intérêts économiques à
long terme de la population et la préservation des ressources
naturelles. En plus de tous les efforts volontaires, il appartient
aux autorités politiques de forcer les individus et les acteurs économiques
à adapter leurs comportements pour éviter un crash économique et
écologique global. A mon sens, les prochaines années devront être
celles de la coordination et de la convergence entre les politiques
économiques et sociales d’une part et les politiques de
protection de l’environnement de l’autre. Car leurs finalités,
toutes deux au bénéfice de l’humain, se recoupent. Il n’y aura
en effet pas de bien-être à partager sans un environnement sain.
Et c’est le souci de la prospérité partagée qui imposera de préserver
des ressources naturelles. Il faut donc une écologie sociale.
C’est la mission du Parti socialiste pour les prochaines années.
RN, août 2007
|
|
Bilan
et perspective (téléch. le pdf complet)
Les chapitres "Perspective"
Introduction
1) Institutions
et territoire
2) Pour
un bien-être partagé
3) Préserver
les bases physiques
Les candidat-e-s PS
au Conseil national 2007
La traduction française des contributions de Roger Nordmann sur NZZ Votum |