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Roger Nordmann

Conseiller national

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AD du PSS 1.4.2017 

Oui à la Stratégie énergétique, non à la contre-révolution de Trump

Chères et chers camarades,

en arrivant à Berne, j’ai fait la connaissance de mon maître d’apprentissage politique, notre camarade  Ruedi Rechsteiner de Bâle. Sa carrière avait commencé il y a 42 ans sur les barricades du projet de centrale nucléaire de Kaiseraugst. Il m’a enseigné qu’en politique, on progresse pas à pas, et que chaque pas compte qu’il soit grand ou petit. Je n’ai jamais oublié cette leçon.

Nous sommes maintenant à la veille d’un grand pas. La stratégie énergétique 2050, sur laquelle le peuple se prononcera, est indéniablement une percée majeure.

Ses objectifs sont les suivants :

  •  réduire drastiquement notre dépendance au gaz et au pétrole, grâce à des véhicules plus efficaces et en assainissant notre parc de bâtiments.

  •  Cela doit permettre de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, nuisibles au climat. Notre porte-monnaie sera le premier à s’en réjouir, vu que cette politique fera baisser notre facture d’importation de pétrole.

  • La stratégie énergétique entend également stabiliser notre consommation d’électricité, car nous savons bien que le kilowattheure le moins cher et le plus propre demeure celui que l’on ne doit ni produire ni transporter.

  • La stratégie énergétique vise également à libérer notre pays de sa dépendance à l’uranium. Ou plus exactement, elle doit assurer qu’après l’arrêt de nos centrales nucléaires, dont la production devient de plus en plus aléatoire, la Suisse produise suffisamment d’électricité renouvelable au lieu d’importer du courant sale.

  • Enfin cette loi interdit la construction de nouvelles centrales nucléaires.

Cette politique ne va pas de soi, et pour s’en convaincre, il suffit de jeter un coup d’œil à ce qui se passe en Angleterre ou en France. L’État y cherche à tout prix à forcer la construction de nouvelles centrales nucléaires. Il est difficile d’imaginer une démarche plus irrationnelle, dès lors que ces projets coûtent par kilowattheure nettement plus cher que le développement des nouvelles énergies renouvelables. La construction de nouvelles centrales nucléaires constitue d’ailleurs le noyau dur du programme énergétique publié par l’UDC après Fukushima. Juste pour que l’on s’en rappelle.

Il a fallu 41 ans pour que nous obtenions définitivement au Conseil fédéral et au Parlement une majorité pour la sortie du nucléaire. C’est un acquis historique à ne pas sous-estimer. Nous devons saisir cette chance.

Nous aurions naturellement souhaité atteindre davantage. En particulier, fixer un délai pour l’arrêt des centrales nucléaires au lieu de faire dépendre l’arrêt du moment aléatoire où surviendront des pannes. Également se donner les moyens d’un développement plus rapide des énergies renouvelables. Enfin, gagner davantage en efficacité dans l’usage de l’électricité.

Mais, chères  et cher camarades, nous pouvons être fiers d’avoir aussi accepté des compromis pour forger une large alliance en faveur de ce progrès majeur. Il s’agit maintenant de franchir le dernier obstacle politique.

Chers camarades, pour cela il faut un engagement total de toutes et tous.

En effet, notre adversaire de taille. Nous savons que la famille Blocher ne recule devant aucun moyen pour s’imposer. On le voit déjà à la manière dont elle a forcé l’UDC a lancer ce référendum. Son président Albert Rösti ne voulait pas de ce référendum.

C’est compréhensible : devait-il comme président de l’association des exploitants centrales hydrauliques, soutenir la stratégie énergétique ? Ou alors, comme président de Swissoil, l’association des commerçants en mazout, la combattre ? On observera au passage que cette dénomination « swissoil » est absurde, dès lors qu’il n’y a pas de pétrole dans le sous-sol de la Suisse. Mais à l’époque des alternatifs, tout est permis.

Le dilemme de Monsieur Rösti a été tranché à Herrliberg. Et manque de chance, il a dû se ranger du côté de l’Arabie-Saoudite plutôt que de la Suisse. Il est vrai qu’à Herrliberg, on est Heimatmüde, comme l’UDC aime à traiter ses adversaires (Intraduisible  = « fatigué de la patrie »).

La semaine écoulée a clarifié un certain nombre de choses. Le nouveau président américain Donald Trump a commencé à détruire la politique écologique et climatique de son prédécesseur ainsi qu’à saboter les efforts d’efficacité énergétique. En application du slogan «Make coal great again».

Il est difficile de déterminer si c’est Blocher qui a inspiré Trump ou l’inverse. Mais il y a indéniablement une synergie entre le refus de la stratégie énergétique en Suisse et l’exploitation du charbon en Amérique. Pourquoi donc ?

Si la Suisse rejette la stratégie énergétique, des centrales nucléaires de remplacement ne seront pas prêtes lorsque les centrales actuelles tomberont en panne. Nous devrons alors importer du courant sale, en particulier depuis l’Allemagne. Or le charbon que l’on y brûle vient en partie des États-Unis. Le scénario ne relève absolument pas la science-fiction, puisque nous l’avons vécu cet hiver en important de l’électricité pour compenser l’arrêt non-planifié de la moitié nos centrales nucléaires.

Nombre d’entre vous se sont étonnés de la passion de l’ancien conseiller fédéral Blocher pour la politique énergétique. Pourtant, il n’a fait que raviver d’anciennes amours. Il y a 30 ans, comme jeune conseiller national, il a organisé l’enterrement du projet de centrale nucléaire à Kaiseraugst. Ou plus exactement, il a transformé cette opération en funérailles nationales à charge de l’État, pour la modique somme de 350 millions de francs.

À cet égard, je ne résiste pas à la tentation de raconter d’une petite anecdote : vous connaissez tous notre Conseillère aux Etats Anita Fetz, grand sage bâloise. À l’époque jeune conseillère nationale du POCH, elle avait déposé au Conseil national une excellente contre-proposition. Selon elle, le Conseil fédéral devait renégocier la fin de Kaiseraugst en échange d’un franc symbolique.

Cela confirme une fois de plus que le parti socialiste est nettement plus économe des deniers publics que l’UDC. Ceci juste pour répondre au reproche hypocrite selon laquelle la stratégie énergétique distribuerait trop de subventions.

À propos de subventions : le plus grand distributeur de subventions dans ce dossier est Monsieur Blocher lui-même. Il n’est pas seulement le bienheureux exécuteur testamentaire des subventions pour projets abandonnés de centrales nucléaires, mais il propose aussi de faire désormais financer par la caisse fédérale des soins palliatifs pour les centrales nucléaires existantes.

Peu à peu, une image claire se dégage : Messieurs Trump et Blocher, qui ne sont plus les plus jeunes, veulent inverser le cours de l’histoire. Mais il y a une différence fondamentale qui rend ce procédé encore plus absurde Suisse qu’aux États-Unis.

Aux États-Unis, le sous-sol regorge de charbon et de pétrole, tandis en Suisse, la terre ne recèle ni charbon, ni hydrocarbure. Mais ces découvertes toutes récentes de la géologie ne semble pas encore être arrivée à Herrliberg.

Chers et chers camarades, nous ne voulons pas de cette révolution conservatrice. Nous voulons pas non plus en matière d’énergie de climat .

Ce que nous voulons, c’est un approvisionnement énergétique sûr, propre et Suisse.

Nous nous battrons donc quoi oui le 21 mai.  

 

 

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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne,
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1.04.2017