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PSV, 3.9.2016 Pas de prospérité solide sans économie verte Economiesuisse combat
l’initiative « pour une économie verte », soumise au
peuple le 25 septembre. Une fois n’est pas coutume, l’examen de
la campagne des adversaires livre les meilleurs arguments en faveur
de la proposition. Cette initiative nous apporterait « des
privations massives pour tous », peut-on lire sur leur page
Internet[1]. Celui-ci démarre par un Quizz qui déroule leurs
principaux arguments en faveur du non : il ne serait plus possible
de manger de la viande, il faudrait se doucher à l’eau froide et
renoncer à partir en vacances. Indéniablement, se nourrir de
manière saine et suffisante, disposer à domicile d’un confort
sanitaire et pouvoir se déplacer constituent des conquêtes
majeures de la civilisation moderne. Et Economiesuisse a raison :
ces commodités sont menacées. Mais le danger vient-il vraiment de
l’initiative économie verte, comme le prétendent les esprits
courts-termistes qui animent la campagne du NON ? L’analyse factuelle montre
qu’en réalité, la surconsommation des ressources naturelles
constitue une énorme épée de Damoclès menaçant notre bien-être
: matériaux, énergie, biodiversité, climat, sol etc. L’amélioration
drastique des conditions d’existence d’une partie de l’humanité
depuis deux siècles repose sur la mobilisation sans précédente
d’énergie fossile et de matériaux. L’extension rapide du mode
de vie moderne tout autour du globe ainsi que à l’épuisement
progressif des stocks et des ressources nous conduit au crash. Il
est de plus en plus évident que pour maintenir la prospérité et
l’étendre à la moitié défavorisée de l’humanité, il faut
parvenir à assainir les bases environnementales de notre système
économique. Depuis la seconde guerre
mondiale, de nombreux économistes croyaient que la prospérité
n’était déterminée que par la disponibilité de la main-d’œuvre
et par le stock de capital. Ils avaient oublié les troisièmes et
quatrièmes paramètres de l’équation, à savoir l’énergie et
les ressources naturelles. Aujourd’hui, leur approche simpliste
est rattrapée par la réalité physique. L’anémie actuelle de la
croissance de l’économie mondiale ne s’explique pas uniquement
par la répartition très inégale du pouvoir d’achat. Selon toute
vraisemblance, la raréfaction et le renchérissement progressif de
nombreuses matières premières pose un « plafond de verre »
au développement humain. Dans ce contexte, il est
absolument décisif de faire mieux avec moins. Dans le domaine énergétique,
la voie toute tracée : nous disposons déjà des technologies pour
obtenir le même confort en ne consommant que de l’énergie
renouvelable, et ceci dans une quantité bien moindre le fossile
aujourd’hui. Et nous savons récolter de l’énergie renouvelable
propre. Dans le domaine des matériaux,
d’importants progrès sont encore nécessaires pour améliorer le
taux de recyclage et réduire l’impact environnemental. Il
s’agit notamment en prolonger la durée de vie des objets et de
fermer la « boucle » utilisation-réutilisation des matériaux.
Mais dans les grandes lignes, les technologies existent et il
s’agit simplement de les utiliser en améliorant l’organisation
du système économique. Si l’humanité ne progresse
pas rapidement sur ce chemin, le combat pour les dernières
ressources naturelles pourrait alors devenir extrêmement violent :
explosion des prix, migrations et guerres. C’est-à-dire tout sauf
de la prospérité. L’initiative « économie
verte » propose précisément d’engager la Suisse sur la voie de
cette transition, avec pour objectif de réduire de deux tiers
l’empreinte écologique de notre mode de vie. S’agissant d’une
initiative constitutionnelle, elle se contenta juste titre de donner
l’orientation générale. Mais la direction est juste : si
nous ne réorientons pas l’agriculture vers des modèles durables
l’échelle mondiale, le jour viendra où il ne sera plus possible
du tout de manger de viande. Si nous n’assainissons pas les bâtiments,
l’achat de l’eau chaude pour la douche nous coûtera bien trop
cher. Enfin, si nous ne développons pas des transports mus à l’énergie
renouvelable, nous risquons dans un demi-siècle, de faire du
surplace. Cela montre combien l’approche
de marketing du « non » est révélatrice de l’incurie
économique totale de ses auteurs. Les épouvantails qu’ils
brandissent plaident précisément pour le OUI à l’initiative. Le
maintien de la prospérité passe par l’assainissement des bases
environnementales de notre civilisation. C’est précisément
l’objectif l’initiative « Economie verte », et
le PS le soutient
[1] Sans surprise, la
formulation est encore plus percutante en allemand,
Economiesuisse ne pensant que dans cette langue : « grüner
Zwang », soit la « contrainte verte ».
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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne, Twitter @NordmannRoger 1.04.2017 |