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Roger Nordmann

Conseiller national

Parti socialiste vaudois / lausannois

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journal PSV 13.7.2017

 

Consolider ou démolir le modèle suisse ?

La législature s’ouvre sur un paradoxe. Objectivement, il aurait beaucoup de dispositifs à consolider et à renforcer, dans une démarche constructive. Or, nous risquons de passer le plus clair de notre temps à contrecarrer une déconstruction méthodique des atouts de la Suisse par l’UDC et ses deux satellites que sont devenus le PDC et le PLR.

Pour illustrer le volet constructif, j’aimerai mettre trois dossiers emblématiques en évidence.

1. Vu l’arrivée à la retraite des baby-boomers, il est urgent de renforcer le financement de l’AVS. De plus, face à la faiblesse des marchés financiers, qui rongent le deuxième pilier, une amélioration des prestations de l’AVS, surtout pour les bas revenus, s’impose. Sans cela, les générations qui partiront à la retraite dans 10 ou 20 ans bénéficieront de prestations bien inférieures à ce qui leur avait été promis. Et souvent à un niveau qui ne permet pas de vivre correctement.

2. Après l’acceptation de l’initiative dite « contre l’immigration de masse » en 2014 et le brexit , les relations entre la Suisse et l’Union européenne sont en train de se détricoter à vue d’œil. Or ce dont nous avons besoin pour la prospérité de ce pays, c’est d’un ancrage solide et durable à l’Europe, qui nous donne au minimum accès au marché européen. Pour réussir, il est indispensable que les dividendes de cet arrimage soit répartit de manière équitable entre toute la population, d’où la nécessité de renforcer les mesures d’accompagnement au sens large: marché du travail, logement, formation en particulier.

3. Vu le vieillissement des centrales nucléaires et le risque qu’elles constituent, il s’agit de consolider et d’accélérer la transition énergétique. Cet impératif découle également des engagements de la Conférence de Paris pour lutter contre le réchauffement climatique. Si la première étape, à savoir la stratégie énergétique 2050, paraît bien emmanchée, elle ne suffit pas : il faudra renforcer les efforts nationaux et internationaux pour poser l’économie suisse sur des bases renouvelables et durables.

Ces dossiers ne sont pas de loin les seuls dans lesquels une action constructive s’impose, si l’on pense par exemple à la modernisation du droit de la famille. Ou encore à la naturalisation facilitée, un dossier relancé par Ada Marra il y a huit ans (!), et qui est enfin passée en juin au Conseil des États. 

La politique suisse se caractérisant par le fait que l’on n’a jamais raison tout seul, sera-t-il possible de trouver des alliances ? A voir la tournure prise par les six premiers mois de la législature, il est permis d’en douter. L’UDC impose à grands pas son programme de déconstructions des services publics et des solidarités selon trois axes bien rôdés. Premièrement, offrir des rabais fiscaux outranciers à ceux qui n’en ont guère besoin, avec en embuscade l’objectif à peine voilé de concrétiser la fameuse politique des caisses vides. Deuxièmement, sur cette base, réduire drastiquement les prestations et le soutien offerts à la population pour concentrer les dépenses publiques restantes sur l’armée, l’agriculture et les routes. Troisièmement, faire chuter les accords bilatéraux pour permettre à Monsieur Blocher de vivre son rêve d’isolation splendide, au détriment de la prospérité des Suissesses et des Suisses.

Forte de ses 68 voix un Conseil national, l’UDC peut dicter son agenda en s’alliant soit avec le PDC, soit avec le PLR. Aussi consternant que cela soit, il faut bien admettre que ces deux partis sont devenus de petites succursales d’appoint de l’UDC. Face à ce rouleau compresseur, le Parti socialiste a décidé de lancer le référendum contre la pierre angulaire de cette politique nuisible, à savoir les projets de cadeaux fiscaux.  On rappellera qu’en une seule séance de commission la majorité a décidé d’une baisse de  4 milliards des recettes de la Confédération, dont 1,5 milliards pour la seule RIE III fédérale. 

L’enjeu sera immense:

si nous parvenons à stopper la machine folle des baisses fiscales, nous pourrons probablement préserver la qualité des prestations publiques. Eventuellement sera-t-il même possible d’obtenir des coopérations plus constructives dans certains dossiers. 

Si nous échouons, rien n’arrêtera les démanteleurs: ils isoleront la Suisse du monde et détruiront ce qui fait sa force à l’intérieur, à savoir de ne pas laisser trop de gens sur le bord du chemin et d’investir dans l’avenir.

Pour le PS, cette législature est un énorme défi et c’est l’une des raisons pour lesquels nous avons lancé un processus de modernisation du parti. Plus fort, il doit gagner les référendums et les prochaines élections, en évitant la dispersion des forces.

 

 

 

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1.04.2017