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Roger Nordmann

Conseiller national

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Politblog 27.6.2012

 

Tournant énergétique et PLR: A quand des propositions constructives plutôt que des attaques?

Dans un Politblog du 20 juin 2012, M. Stefan Brupbacher, secrétaire du Parti Libéral-radical (PLR), s’en prend violemment à la Conseillère fédérale Doris Leuthard, membre du PDC. L’attaque est tellement déplacée et injuste qu’elle appelle une rectification.

Le reproche de M. Brupbacher à Mme Leuthard est le suivant : la Confédération a demandé aux entreprises fédérales comme les CFF, Skyguide, Swisscom ou La poste d’accroître leur efficacité énergétique et de passer progressivement au renouvelable pour leur consommation propre. M. Brupacher regrette que, comme expéditeur d’une lettre ou comme passager du train, il ne puisse pas choisir une énergie sale. Il y voit une entorse regrettable au libre marché.

M. Brupbacher commet tout d’abord une erreur de raisonnement : les usagers de ces entreprises n’ont actuellement pas le choix. Ils sont actuellement obligés de consommer une part de l’énergie sale. Par exemple, un quart du courant de traction des CFF est d’origine nucléaire. On ne les prive donc pas d’un choix qu’ils auraient aujourd’hui.

Deuxièmement, la perspective individuelle est fausse : l’approvisionnement en électricité se fait à large échelle et à long terme, au moyen d’investissements lourds. Les CFF – pour prendre cet exemple – sont évidemment obligés de faire des choix stratégiques à long terme, en décidant s’ils construisent du renouvelable ou du nucléaire en France. Le courant ainsi produit alimentera toutes leurs locomotives pendant des décennies, indépendamment de savoir si M. Brupbacher ou le soussigné sont assis dans l’intercity Lausanne-Zürich de 18h20.

En donnant cette impulsion, Mme Leuthard excerce au nom de la Confédération ses responsabilités d’actionnaire de ces entreprises. Elle montre que le virage énergétique ne se fera pas uniquement par des lois, des taxes et des subventions, mais aussi par la responsabilité individuelle des différents acteurs. Les grandes entreprises de service public n’échappent pas à la règle. Il est paradoxal que le PLR s’en prennent justement à des acteurs qui exercent courageusement leur responsabilité individuelle, une notion pourtant si chère au PLR.

En fait, le paradoxe n’est qu’apparent. Le parti libéral-radical n’a malheureusement toujours pas digéré la décision de principe de la sortie du nucléaire. Pour autant, il n’ose pas la remettre en question frontalement, de peur de montrer à ses électeurs combien il est prisonnier des lobbies du passé. Désorienté, il se livre à une guérilla sur la mise en œuvre. Lorsqu’une proposition de mesure est formulée, ce n’est jamais la bonne ni le bon moment. A de réitérées reprises, j’ai entendu un des leaders du PLR critiquer les taxes d’incitation à 14h30 en disant plutôt qu’il faut des normes techniques. Puis, le même après-midi à 15h30, dans la même séance de commission, dire qu’il ne voulait pas de normes techniques, prétendument bureaucratiques, mais qu’il préférait des incitations économiques.

Le projet des transformations énergétique de la Suisse n’est pas un projet partisan, et il y aurait tout à fait la place pour un engagement constructif du PLR, comme le montrait avec courage feu le Conseiller national PLR Otto Ineichen. La coalition qui porte la sortie du nucléaire n’est pas monolithique, et chacun s’imagine bien qu’avant de nous mettre d’accord sur des mesures, les discussions incluant les verts, les verts-libéraux, les bourgeois-démocrates, les démocrates-chrétiens et le socialistes sont souvent vives.

Mais le premier pas consisterait par exemple à s’informer. Ainsi, M. Brupbacher s’éviterait par exemple d’écrire que le KWh photovoltaïque coûte 70 centimes alors que le coût de revient du KWh photovoltaïque pour des installations construite en Suisse en 2012 est de 35 centimes, tendance fortement à la baisse.

L’objectif consiste à diminuer progressivement la dépendance de notre pays aux énergies sales et à libérer notre économie de cette épée de Damoclès. Pour cela, il s’agit d’investir dans des infrastructures porteuses de prospérité futures. J’ose espérer que le PLR – parti fondateur de la Suisse moderne - n’est pas devenu frileux au point de ne plus oser investir ailleurs que sur les marchés financiers. Si le parti Liberal-radical revenait à une attitude plus constructive, je m’engage personnellement à l’intégrer dans la coalition qui mène la sortie du nucléaire et du fossile, car l’enjeu dépasse les batailles partisanes.

 

 

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1.04.2017