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Roger Nordmann

Conseiller national

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Article 24 Heures, 13.11.06

L'écologie peut-elle être de droite? 

La gravité des problèmes environnementaux amène des cercles de plus en plus larges à s'en préoccuper, au point que même certains milieux d'affaires s'en inquiètent. Cette prise de conscience est plutôt réjouissante, mais elle ne suffit pas. Comme le souligne le rapport Stern publié par le gouvernement britannique, il faut maintenant prendre des mesures efficaces si l'on ne veut pas saper les bases même de la prospérité humaine.

Concrètement, la maîtrise de la plupart des problèmes environnementaux nécessite de modifier les comportements des individus et des entreprises. Trois exemples pour l'illustrer:

- Pour maîtriser le réchauffement climatique, il faut que les individus et les entreprises réduisent les émissions de gaz à effet de serre, et consomment pour cela moins d'énergie fossile.

- Pour réduire la pollution de l'air dans les villes, il faut réduire le nombre de personnes qui se servent de la voiture pour accéder au centre. Et réduire les nuisances par kilomètre parcouru.

- Pour rendre renouvelable la production d'électricité, il faut investir dans des nouvelles technologies tels que l'éolien, le solaire ou la biomasse, qui ne sont pas encore aussi bon marché que les anciennes technologies (p. ex. le nucléaire ou les centrales à charbon).

La question centrale est évidemment de savoir comment obtenir ces modifications de comportements. L'engagement volontaire peut apporter une contribution: tel individu se rend au travail en transports publics plutôt qu'en voiture, telle entreprise met en œuvre avec sincérité une stratégie de développement durable. Cette louable adaptation volontaire des comportements est toutefois particulièrement exigeante. D'une part parce qu'il faut se tenir au courant de nombreux paramètres. D'autre part parce qu'une entreprise est vite pénalisée si ses concurrentes ne veulent pas faire le même effort volontaire.

Mais surtout, la préservation de l'environnement n'est pas une case à cocher optionnellement. L'ampleur des problèmes nécessite que tous les acteurs adaptent leurs comportements. Pour y parvenir, il faut combiner habilement trois familles de mesures: premièrement, celles qui agissent sur le prix pour modifier les comportements et les investissements, telles la taxation des émissions de CO2, la commercialisation de droit d'émission ou rachat du courant vert. Deuxièmement, les mesures contraignantes, telle les normes antipollution pour voiture, l'obligation d'isoler ou l'interdiction de certaines substances nocive. Et troisièmement, les mesures collectives, telles le développement d'un réseau de transports publics performant.

Ces mesures ont toutes pour point commun de forcer ou d'inciter les individus et les entreprises à renoncer aux comportements nuisibles. Autrement dit, il s'agit, pour le bien collectif, de s'écarter de la ligne de plus grande pente, celle dictée par les impératifs de rentabilité à court terme ou la paresse. Ce qui pose la question cruciale du «on»: qui, sinon l'Etat, émanation démocratique de la société, peut imposer ces mesures à tous les acteurs?

C'est le point où l'écologie entre en collision frontale avec l'idéologie qui dénie à l'Etat le droit de réguler et corriger le marché. En adhérant sans réserve à cette logique du laisser-faire, la droite ne peut que s'opposer au principe même d'interventions étatiques efficaces. Et donc se cantonner au discours. A l'instar du Parti radical, qui, lors de son dernier congrès, préconisait une intervention étatique par «des instruments de marché», quelques semaines après s'y être opposé lors du débat sur la taxe CO2 au Conseil national.

 

24 Heures, 13.11.06

  

 

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1.04.2017