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Roger Nordmann

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Article 24 Heures, 20 décembre 2003

Le PS dans l'opposition: certes, mais avec quel projet?

Par Roger Nordmann,  Membre du comité directeur du Parti socialiste vaudois, 20 décembre 2003

Le 10 décembre, un premier piège s’est refermé sur le PS. En plébiscitant Mme Calmy-Rey et M. Leuenberger, la droite dure vise deux objectifs:  contrer les référendums de la gauche et compromettre le prestige moral du PS dans l’opinion publique. Et si d’aventure, les deux socialistes se rebibffent en clamant haut et fort leurs désaccords, ils seront réduit à de la figuration et n’obtiendront plus aucun résultat concret. Dans les deux cas, les électeurs socialistes ne seront pas satisfaits. Dès lors, mieux vaut probablement sortir que faire les idiots utiles.

La suite du programme est connue. Elle sera faite de batailles référendaires très âpres. Le 8 février, nous commencerons par voter sur l’orgie de dépenses autoroutières « Avanti » et l’affaiblissement de la protection légale des locataires. Le 16 mai, le peuple se prononcera sur la 11ème révision de l’AVS, qui augmente l’âge de la retraite des femmes, réduit les rentes de veuve et égratigne l’adaptation à l’inflation. 

Enfin, ce même jour du mois de mai, il faudra aussi voter sur le projet-phare de la droite blocherienne :  un paquet fiscal qui assèche les caisses de la Confédération, des cantons et des communes. Avec ce projet injuste, 65% des cadeaux fiscaux bénéficieront aux 7% de contribuables qui ont la chance de déclarer plus de fr. 100'000.- de revenu imposable. Le paquet servira à justifier un programme supplémentaire d’économies drastiques sur la formation, le social, la santé et l’environnement, ceci au détriment de l’ensemble de la population. 

Dans ce contexte, il s’agit maintenant d’éviter de tomber dans un second piège : celui consistant à devenir le Neinsager de service. Face une telle avalanche de propositions nuisibles, le PS n’a guère d’autre choix que la lutte référendaire. D’une certaine manière, ce rôle est confortable, d’autant plus que le peuple pourrait bien rejeter certaines de ces propositions réactionnaires et paralyser l’action du gouvernement. Le problème, c’est que les socialistes ne sont pas là pour leur confort, mais pour défendre des valeurs et obtenir des résultas concrets : le respect des droit fondamentaux, un revenu décent pour les plus démunis, un pouvoir d’achat conséquent pour la classe moyenne, une assurance maternité, des crèches et garderies, une école qui donne à chacun sa chance, des retraites solides etc.

Or justement, sur le plan concret, les perspectives sont sombres pour la Suisse. Confondant le fitness et l’anorexie,  la politique financière de M. Merz et de ses amis va aggraver la crise économique. En planifiant le rabotage de l’AVS, de l’AI et de l’assurance chômage, ces milieux vont pousser les consommateurs à alimenter leur bas de laine plutôt que le circuit économique.  Et l’obsession isolationniste de M. Blocher empêchera la Suisse de bénéficier du dynamisme économique et scientifique qui profite aux autres petits pays européens, à commencer par l’Autriche, les Pays-Bas et les nordiques. De ce fait, il est évident que  dans quatre ans, le pays aura besoin d’une véritable alternative gouvernementale. 

Le PS, renforcé, devra constituer l’un des pilier de cette alternative. Mais pour cela, il doit devenir porteur d’un projet crédible aux yeux de large couches de population. Dans cette perspective, le PS devrait renoncer aux initiatives populaires foireuses et aux slogans simplistes, du type « y qu’à faire payer les riches », « c’est tout la faute à l’OMC » ou « il faut ouvrir sans aucune restriction les frontières ». Le PS peut avantageusement laisser ce genre de politique aux nouveaux alliés objectifs de M. Blocher, c’est à dire à  M. Zisyadis et consorts.

Mais surtout, PS doit  encore améliorer et faire connaître ses propositions modérées et novatrices: consolidation du financement des assurances sociales, intégration des nouveaux immigrants sur le marché du travail, lutte contre la nouvelle pauvreté, refonte de la fiscalité plus favorable aux familles de la classe moyenne, investissement dans les transports publics, refonte du fédéralisme, etc. Car le pays en a plus que jamais besoin. 

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24 Heures, 20 décembre 2003

 

 

  

 

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