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Roger Nordmann

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Article domaine public 9.11.2011

Humeur : paléontologie parlementaire

Par Roger Nordmann, 9 novembre 2001

Le Grand Conseil vaudois devait déménager vers la modernité. L’histoire, les symboles et les aléas technologiques continuent de la lui refuser.

 Le Grand Conseil vaudois a récemment quitté le bâtiment Perregaux pour siéger au Palais de Rumine. Rendu nécessaire par les rénovations lourdes à apporter au bâtiment de la Cité, ce déménagement a suscité les espérances les plus folles. Au plan pratique, les députés allaient enfin disposer d’une tablette leur permettant de poser leurs documents, ce qui, pensait-on, améliorerait le fonctionnement du Grand Conseil. La descente du Château vers la ville laissait surtout augurer un Parlement plus à l’écoute. Dans le marasme vaudois, voilà un symbole de poids. Enfin, grâce à l’introduction du vote électronique, on présageait une transmutation directe du 19e au 21e siècle.

 C’était sans compter l’intendance. Croyant réussir le mariage de la carpe parlementaire et du lapin universitaire, ses concepteurs ont équipé un ancien auditoire de 294 fauteuils, alors que le Grand Conseil ne compte que 180 membres. De ce fait, il n’est pas possible de se déplacer entre les travées. La disposition choisie est la négation même de l’étymologie du terme «parlement », puisque les députés des différents groupes politiques sont physiquement empêchés de nouer un dialogue. On croyait ce mal très vaudois confiné aux têtes, il est désormais ancré dans la pierre. L’histoire récente aurait également dû appeler à la prudence en matière d’informatique: confier l’équipement d’une salle à l’Etat de Vaud comportait un risque intrinsèque. Et en effet, ce qui devait arriver arriva. Le système choisi est d’une telle lourdeur qu’il ne peut être utilisé que par le Grand Conseil. Ni l’Assemblé constituante, ni le Conseil communal de Lausanne, ni, par exemple, les fédérations sportives internationales ne peuvent espérer utiliser pleinement les coûteuses fonctionnalités de cette salle.

 Lorsque le système informatique se bloque, comme ce fut le cas il y a quelques semaines, il faut désormais faire venir un technicien bernois, ce qui prend plus d’une heure. La lecture de La Feuille des avis offi- ciels nous éclaire à ce propos. En première page de l’édition du 30 octobre, on pouvait en effet y lire un avis intitulé « Impact pour les usagers vaudois du transfert à Berne de l’ordinateur central de l’Etat de Vaud». N’y voyez aucun symbole historique, c’est essentiellement une question managériale, nous explique-t-on. 

 Les augures auraient dû se méfier. On n’installe pas impunément un Parlement dans un bâtiment abritant un musée de paléontologie. Qu’on se le tienne pour dit, maintenant que c’est acquis pour 4,2 millions.

 

 

  

 

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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne,
info@roger-nordmann.ch, tél 021 351 31 05, fax 021 351 35 41

Twitter @NordmannRoger

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1.04.2017