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Roger Nordmann

Conseiller national

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Article Domaine Public, 10 septembre 99

Bilatérales: Manque la dimension politique

Roger Nordmann, 10 septembre 1999

La Société de développement de l’économie suisse a déjà lancé une importante campagne pour défendre les accords bilatéraux. L’axe de bataille est clair : les accords bilatéraux ne concernent que la vie économique et n’ont pas d’implications politiques. On peut donc les approuver tout en étant opposé à l’adhésion à l’Union Européenne. A court terme, le calcul est limpide : il s’agit de s’allier les milieux économiques antieuropéens, auxquels on présente les accords bilatéraux comme le meilleur moyen de ne pas adhérer à l’Union.

La cohérence politique exigerait au contraire de présenter ces accords pour ce qu’ils sont, à savoir la mise en oeuvre progressive d’une timide stratégie de rattrapage . Sortant de plusieurs décennies d’auto-isolation, la Suisse s’insère par étape dans les institutions internationales : après le FMI, l’OMC, le PPP, l’OSCE et le marché unique européen avec les récents accords viennent logiquement l’Union européenne et l’ONU.

L’adhésion à l’UE apporterait à la Suisse la dimension politique et culturelle qui manque dans les accords bilatéraux : en participant de plein droit à l’Union, la Suisse n’obtiendrait pas seulement la participation aux décisions. Par son adhésion, elle reconnaîtrait enfin les valeurs de paix et de solidarité qui animent l’Europe. La Suisse pourrait renforcer la position des Etats européens face aux multinationales. Au niveau mondial, l’UE est en effet la seule superpuissance qui se bat pour défendre la culture, la solidarité et l’environnement face à la logique pure du profit.

Un tel discours rejoindrait les préoccupations des milieux qui se battent pour protéger les Alpes. Il apporterait un réponse nettement plus solide et crédible à tous ceux que le vent âpre de la globalisation menace. Ce sont en effet leurs craintes justifiées et légitimes qui appellent les mesures d’accompagnement. Mais l’on sent bien qu’en fin de compte, les accords bilatéraux ne sont qu’une bonne occasion pour obtenir quelques maigres « mesures d’accompagnement de la globalisation ». Ainsi remises en perspectives, ces mesures ne seront guère plus qu’une goutte d’eau sur une pierre chaude, car elle n’ont aucune emprises sur les causes d’un mal qui n’a du reste pas grand chose à faire avec les accords bilatéraux.

Dans une démocratie semi-directe, les politiciens doivent vouer une attention toute particulière à la dimension morale et philosophique des questions qui se posent, sans quoi la machine se grippe. Nier systématiquement cette dimension et se limiter à l’épicerie économique est une stratégie à cours terme. Plutôt que de se complaire une écoeurante démagogie, à droite sur les impôts et à gauche sur l’affaire Bellasi (voir Edito 1397), les partis du centre-droite et de gauche auraient des messages plus importants à faire passer. Mais en sont-ils seulement capables ?

 

Domaine Public, 10 septembre 99

 

 

  

 

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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne,
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1.04.2017