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Roger Nordmann

Conseiller national

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Article Domaine Public, 11 juin 99

Humeur: Carton rouge pour le Conseil fédéral

Par Roger Nordmann, 11 juin 1999

Décidément la politique d'asile manque de cohérence. Mme Metzler a indiqué qu'elle entendait diminuer l'Attraktivität de la Suisse pour les réfugiés du Kosovo, et que cela passait par la diminution de l'accès à la formation. Or c'est pourtant l'inverse qu'il s'agirait de mettre en œuvre. En offrant une formation aux Kosovars, de l'école enfantine à l'université, on facilite la reconstruction du Kosovo et on limite le risque de criminalité pendant le séjour des jeunes Kosovars en Suisse. Le droit à la formation vaut pour tout le monde, y compris pour les Kosovars.
La notion même d'Attraktivität, difficilement traduisible, dénote un emprunt inadéquat au vocabulaire de la promotion économique: l'Attraktivität de la Suisse ne dépend pas du fait que les Kosovars sont bien traités en Suisse, mais au contraire du caractère peu attraktiv de la vie des personnes déplacées par le nettoyage ethnique. Les liens existant entre la Suisse et le Kosovo sont aussi un héritage de l'immigration de nombreux saisonniers dans les années quatre-vingt.
Pour justifier sa politique, la nouvelle conseillère fédérale a encore aggravé son cas: en affirmant, au cours d'une conférence de presse en compagnie de Messieurs Deiss et Ogi, vouloir anticiper une vague de xénophobie, elle contribue largement à la générer; en voulant parer Blocher, radicaux et PDC entrent en réalité dans son jeu. Peut-être inspirée par son ancien métier de ministre des Finances à mi-temps en Appenzell, Mme Metzler a affirmé que 60'000 Kosovars représentent le maximum de ce que la Suisse peut accueillir. Un dépassement mettrait selon elle en péril les finances de la Confédération! Quand on sait que les comptes de la Confédération étaient équilibrés l'année passée, cela laisse songeur.
Enfin, last but not least, le Conseil fédéral a imaginé le concept de Warteräume, littéralement “salles d'attente”, pour décrire l'espace dans lequel les réfugiés surnuméraires seraient parqués en attendant de pouvoir entrer dans le système légal de l'asile. Il a été précisé qu'il ne s'agissait pas de Lager, ce qui devrait nous rassurer. En effet, le vocabulaire utilisé était assez proche de celui de la régulation hydrique du niveau des cours d'eau, dont on a abondamment parlé à la fonte des neiges ce printemps. Quant à Joseph Deiss, il a reçu la mission d'aller convaincre les pays de l'UE et de l'OTAN d'accueillir une partie des réfugiés dont nous ne voudrions pas. On imagine l'accueil des gouvernements européens qui dépensent des milliards pour mettre sur pied une force d'interposition et un plan de reconstruction devant permettre aux Kosovars de rentrer à la maison. Oui, décidément la barque est pleine, mais c'est celle de l'incohérence du Conseil fédéral.
R.N.

Domaine Public, 11 juin 99

 

  

 

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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne,
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